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    que chaque citoyen devra supporter l'impôt dans la proportion
    de sa fortune; et l'octroi, assimilant le pauvre au riche, perçoit
    sur l'un comme sur l'autre des droits uniformes, il est vrai,
    mais établis sur des objets de première nécessité, de telle
    sorte que la règle qui semble avoir été donnée pour base à
    l'impôt n'a pas été de se proportionner à la fortune des ci-
    toyens, mais à la satisfaction plus ou mois complète des
    besoins matériels de la vitalité, sans seulement avoir égard
    aux exigences impérieuses desquelles dépend l'existence
    même du malheureux. Est-ce là égalité, est-ce justice? évidem-
    ment non ; et lors même qu'un tel état de choses n'aurait pas
    de déplorables conséquences pour la prospérité industrielle
    du pays, il faudrait le réformer pour rentrer dans l'exécution
    des lois sacrées de l'humanité et du pacte national.
        Cette réforme laisserait un vide dans les caisses de l'état et
    dans celles des communes. Les principes irrécusables précé-
    demment établis conduisent naturellement à reconnaître que
    ce vide doit être comblé par une augmentation relative des
    impôts directs.
        Le type primordial de la société, c'est la famille, lien tout-
    puissant du cœur, véritable fraternité qui sert d'exemple et
    de base à toute civilisation. De la famille à la commune et de
    la commune à la nation, tels sont les degrés d'association qui
    forment l'organisation sociale. Mais, dans une famille, dans
     une association, tous les membres sont solidaires du bien et
    du mal, des bénéfices et des charges, il n'y a point et il ne
     doit point y avoir de préférence, de distinction dans la distri-
    bution de ces charges ; et si, par la seule force des choses,
     chaque application de quotité varie selon la capacité indivi-
     duelle, le principe doit être unique et inviolable.
        Demander que tous supportent les charges de la partie de
     l'impôt représentée aujourd'hui par l'octroi, c'est donc être
     dans le juste et dans le vrai. Toute marche qui s'écarte de
     ces principes s'égare.
        Quelle confusion, quelle anarchie financière dériveraient,




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