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 en effet, de l'adoption absolue de principes contraires. Si l'on
 prétendait que les villes doivent pourvoir à leurs dépens à
 tout ce qui se rattache à leur existence, à leur bien-être, et
même, jusqu'à un certain point, à leur embellissement, par
cette raison qu'elles sont plus directement intéressées à cette
existence même et à toutes les améliorations dont elle serait
susceptible, ne pourrait-on pas vouloir aussi que les habitants
des fronlières contribuassent exceptionnellement au budget
de la guerre, que les départements du midi soutinssent Alger,
que Paris payât la liste civile, que les marchands de fer, de
sucre, de toiles de coton payassent les douaniers dont l'active
surveillance favorise l'absurde système des monopoles na-
tionaux? Ne pourrait-on pas exiger que les commissionnaires
de roulage et les entrepreneurs de messageries entretinssent
les routes, que les propriétaires de bateaux à vapeur fussent
passibles des frais d'amélioration de la navigation fluviale ?
En un mot, ce système poussé à son extrême application, ne
tomberait-il pas dans l'absurde le plus absolu ? Celte extension
hypothétique, mais possible^ donnée à la portée d'un principe
est aussi un moyen de prouver que ce principe est faux, qu'il
est mauvais ; on peut donc employer ce mode exact d'argu-
mentation.
   Ainsi, non seulement l'impôt de l'octroi est injuste et nui-
sible, il est encore contraire aux prescriptions de la Charte de
1830 en ce qu'il constitue un impôt exceptionnel. Ces divers
motifs justifient et nécessitent la suppression des oclrois ;
et puisque leur produit doit être immédiatement remplacé,
il faut pourvoir à cet indispensable remplacement par une
augmentation de la contribution directe, système d'impôt véri-
tablement général, et, par ainsi, conforme au vœu de la loi.
Il faut en même temps que l'état, chargé par ce nouveau sys-
tème de percevoir la parité du produit des octrois, répartisse
cette parité entre les communes désormais privées de cette
source de revenu.
  Il faut examiner maintenant comment serait exécutée cette