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gcs que cet octroi fait peser sur les citoyens. Les chiffres qui
en seraient le résultat ajouteraient ainsi une nouvelle force aux
arguments et aux motifs qui justifient la suppression de ce
mode d'impôt exceptionnel et si onéreux.
   On a vu que le chiffre officiel du produit général de l'octroi
lyonnais pendant l'exercice de 1840 s'estélevé à 4,179,000 fr.
le taux de 10 p. o/° appliqué à ce chiffre pro-
duit                                               418,000
ce qui fait un total de                         4,597,000 fr.
    Ainsi le chiffre rond de 4^600,000 fr. est la représenta-
 tion du minimum des droits d'octroi payés en 1840 par la
 population de la ville de Lyon.
    Celte somme répartie sur les 150,000 habitants composant
 celte population selon le dernier recensement officiel, donne
 une quotité de 80 fr. 63 c. par tèle. Cet impôt n'est pas fort
 grave sans doute pour le riche ; mais, pour le pauvre^ com-
bien il constitue une lourde charge!!!
    On calcule ordinairement qu'une famille se compose, dans
les villes, de cinq personnes : un père, une mère et trois en-
fants, ou deux enfants et un vieillard. L'impôt de l'octroi pré-
levant 30 fr. 63 c. par tête, une telle famille doit donc payer
à ce litre aux trésors publics une somme annuelle de 153 fr.
    Celte somme paraît déjà énorme ; examinons comment
s'organise en moyenne le budget annuel d'une telle famille,
et nous reconnaîtrons mieux encore la funeste portée de ce
prélèvement.
   L'ensemble total de celle famille forme à peine la parité de
deux ouvriers complets agissant pour l'entretien de la commu-
nauté. Si l'on évalue à 2 fr., le prix moyen de la journée, ce
qui semble fort raisonnable sinon même exagéré^ on trouve
un bénéfice brut de 4 fr. par jour pour la famille. L'année
comporte à peu près 300 journées de travail, déduction
faite des jours de fêles et des dimanches ; ainsi le bénéfice
total annuel de la famille, en admettant qu'il n'y eut point de