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 ville, et nous reconnaîtrons combien celte assertion estexacte.
    L'impôt de l'octroi a produit brut à Lyon, dans l'exercice
 de 1840:
      part afférente à la ville,                2,939,000 fr.
              —      à l'état, (1)              1,240,000
                soit ensemble, (2)                 4,179,000
    Mais il faut remarquer que ce résumé du produit géné-
 ral de l'octroi lyonnais ne comprend pas les sommes perçues
 par la contrebande. Ces sommes sont malheureusement con-
 sidérables, car la contrebande encouragée par le taux élevé
 des taxes, oblientde trop réels succès. Et il n'est pas inutile de
 faire observer, à ce sujet, que la contrebande ne profite réel-
 lement qu'à ceux qui se livrent à cette coupable industrie,
 et ne donne aucun avantage au consommateur. Il arrive en
 effet que les objets frauduleusement introduits augmentant
 leur prix de tous les bénéfices successivement perçus pen-
dant la circulation de ces objets à travers plusieurs mains,
pour arriver depuis la ligne extérieure de l'octroi jusqu'au con-
sommateur final, ce dernier paye presque toujours en définitive
la parité approximative de l'impôt.
   11 est certainement difficile d'établir d'une manière exacte
l'évaluation des sommes ainsi frauduleusement perçues à Lyon
chaque année. Cependant, par des calculs basés sur le chiffre
officiel des quantités soumises aux droits, à diverses époques
et sous l'empire de diverses quotités d'impôt, on peut arriver
à fixer, sinon avec une exactitude précise au moins avec une
vraisemblance tout-à-fait rationnelle, le chiffre probable des

   (1) La somme perçue par l'état est moindre que celle perçue par la
ville. Cette différence a été expliquée ci-dessus; elle provient d'ailleurs
aussi de ce que le gouvernement ne perçoit pas de droits sur la totalité
des objets taxés par l'octroi,
   (2) Ce produit sera plus considérable en 1841. Il sera surtout plus
considérable dans les années suivantes, par l'effet de l'exécution de cer-
taines mesures récemment votées par le conseil municipal.