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                               ÃŽ24
tend la main en implorant la charité publique; maïs on
oublie trop et toujours qu'il vaudrait mieux s'occuper de pré-
venir que de réprimer. On recherche les palliatifs, il semble
qu'on affecte d'oublier qu'il serait possible d'appliquer d'effi-
caces remèdes! en agissant ainsi on continue le mal; et en
le continuant on l'aggrave.
   En ce qui concerne les octrois, par exemple, on impose
au nécessiteux une charge qui contribue à le retenir dans
la misère ; on l'expose à la tentation de rechercher les illicites
profits de la contrebande; on paralyse l'amélioration sociale,
on perpétue le malaise, on empêche le progrès. Il suffit
d'examiner l'organisation et les effets de ce mode d'impôt
pour reconnaître qu'il ne peut manquer de produire les
funestes conséquences qui viennent d'être indiquées.


                                      IL

   L'impôt de l'octroi ne prélève pas seulement le produit
brut apparent dans le budget des villes. Pour certaines taxes,
et spécialement en ce qui concerne les boissons, la loi a
stipulé que le trésor public devrait percevoir une somme
plus considérable que les trésors communaux. Ainsi sur une
taxe de 25 fr., l'élat doit recevoir au moins 12 fr. 51 c. et
la commune au plus 12 fr. 49. Ces proportions extrêmes ne
sont pas toujours observées; sur 25 l'état reçoit souvent 14,
15 et plus même, et les communes 11, 10, 9 et même moins
encore(l).Celte'complication habilement dissimulée augmente
d'une manière sensible et trop souvent démesurée les charges
qui pèsent sur les classes pauvres. Examinons la portée réelle
de ces charges et leurs conséquences relativement à notre


   (1) Par une exception, probablement unique dans toute la France, les
droits d'ociroi perçus à Lyon sur les vins, attribuent à la ville une part plus
élevée de quelques centimes que celle réservée au gouvernement.