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absolue, et non la modification de cet impôt, qu'il faut d e -
mander et qu'il importe d'obtenir.
   En principe général, les contributions indirectes qui frap-
pent sur les objets de luxe sont justifiées par cet avantage
qu'elles s'adressent à des consommations exceptionnelles,
sans utilité réelle pour la vie matérielle , et par consé-
quent librement facultatives, et parce qu'elles prélèvent aussi
une prime au profit de la société sur des dépenses de fan-
taisie^ consommations stériles qui satisfont d'élégants caprices
et servent àécouler le superflu desrevenusde l'homme fortuné.
La société applaudit à d e lelsimpôts qui perçoivent une dîme
sur le riche au profit de l'intérêt général, pourvu toutefois que
ces impôts ne dépassent pas certaines sages limites ; car le
luxe est utile aussi à la société lorsqu'il est dirigé par le
bon goût et la morale, en ce qu'il favorise et encourage le
développement des beaux arts, ce puissant mobile de la civi-
lisation. Mais quand l'impôt frappe sur des objets de première
nécessité, quand il atteint le pauvre à l'égal du riche, quand
il réduit un nécessaire trop souvent insuffisant au lieu de r é -
colter sur un abondant superflu, il est à la fois injuste et n u i -
sible, on ne saurait assez tôt le supprimer.
   West-il pas injuste, en effet, d'augmenter la détresse d'une
famille p a u v r e , de faire peser une lourde taxe sur la farine
qui compose son pain quotidien, sur la viande et sur le vin
qui lui donnent des forces et entretiennent sa vitalité, sur le
charbon et sur le bois qui la préservent du froid, sur la
paille qui garnit sa misérable couche, sur le savon qui la
blanchit, sur la chandelle qui l'éclairé ? imposer ainsi les
premières nécessités de la vie, n'est-ce pas forcer a l'indi-
gence, n'est-ce pas violer ce grand et majestueux principe
de fraternité qui ordonne de secourir et d'aider le faible?
On s'agite souvent pour créer des établissements de bien-
faisance, on fait des étalages pompeux de philanthropie, on
secourt le pauvre, et même, cédant à des sentiments moins
généreux., on va jusqu'à le punir si, privé de ressources, il