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Le suffrage de ses camarades le mit à la tête d'une com-
pagnie.
   Mais ses talents l'appelaient dans le corps du génie, il
avait jusqu'alors cultivé les mathématiques seulement pat-
goût, et sans lier aucun projet à cette étude. On annonce
un examen pour le génie militaire ; il s'y présente ; et telle
était son aptitude que, sans préparation, n'ayant eu que
deux jours pour s'informer de la nature des connaissances
exigées, il est interrogé par le sévère Vendermonde, et il
est admis d'emblée.
    On l'envoie à l'école de Metz. Bientôt il est le premier
de cette école et ne tarde pas à être employé. Il fait le
blocus de Luxembourg.
    Appelé à Paris pour seconder des chefs éclairés, il tra-
vaille, de concert avec eux, à l'organisation de l'école po-
lytechnique. Il remplace, dans cet établissement, le général
Darçon qui y enseignait l'art des fortifications ; et le voilà
dans une des premières écoles de l'Europe, professeur d'un
art dont il avait commencé à apprendre les premiers élé-
ments, il y avait à peine dix-huit mois.
    Devenu collègue des premiers génies de l'Europe, de
Lagrange, de Monge, de Gayton de Morvac, de Berthollet
et de plusieurs autres savants non moins célèbres, il res-
sentit vivement cet honneur.
    Personne n'était, plus que lui, en état d'apprécier leur
mérite; leurs belles théories lui devinrent familières, et il
ne se délassait des travaux de son enseignement qu'en sui-
vant les travaux de ses grands maîtres, en digérant leurs
idées, en y joignant les siennes.
    Aucune branche de scieuce ne lui était étrangère, ou,
pour m'exprimer mieux, il était versé dans toutes. En mê-
me temps qu'il sondait les profondeurs de la stéréotomie
de Monge et des analyses de Lagrange, il développait, dans
 la Décade philosophique, un système complet de météréo-
 logie, il analysait l'ouvrage de Laplace sur l'astronomie 5
 il insérait au même journal un article très philosophique
 sur les Examens publics • il enrichissait les Annales de
 Chimie de la description d'un instrument de son invention,
 propre à mesurer le volume des corps sans les plonger
 dans aucun liquide, et il consignait dans le journal de
l'Ecole polytechnique un mémoire étendu sur le Défile-