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    les premières éditions de ce charmant volume, qu'un pu-
    bliciste américain a si gracieusement appelé the Gem,
    ont-elles été enlevées rapidement, et la nouvelle réimpres-
    sion que son fils en a donnée, d'après ses manuscrits, jouit-
    elle d'une vogue soutenue (1).
       Veut-on suivre l'économiste dans ses causeries intimes,
    on peut retrouver l'expression de ses principes dans les
    lettres que M. Ch. Comte, son gendre, a extraites de sa
    correspondance ; mais qu'on le surprenne dans ses entre-
    tiens amicaux avec l'ami de Turgot, Dupont de Nemours
    ou dans ses discussions explicatives avec David Ricardo,
    membre du parlement anglais et digne successeur de Smith,
    on le revoit toujours tel que nous le présentent ses écrits,
    ami de la vérité et de l'indépendance. Il suivait avec at-
    tention les progrès de la science chez les nations les plus
    civilisées de l'Europe, et analysait les ouvrages des écri-
    vains les plus distingués de l'Allemagne, de l'Angleterre
    et de Mtalie. Aussi le vit-on se mesurer successivement
    avec Storch, Daniel Ricardo, Sismondi, et surtout avec
    Malthus, le célèbre auteur du Traité de la Population ;
    par ses polémiques savantes instruire l'Europe, et jeter
    un nouveau jour sur les causes obscures qui déterminent,
    pendant les temps, la prospérité ou la détresse des états.
       Peut-être pourrait-on reprocher à J.-B. Say quelques
    jugements sévères sur Napoléon, qu'il n'aimait pas, et dont
    il n'a peut-être vu que les fautes; sur les opinions religieu-
    ses, que trop souvent il regarde comme inutiles et tour-
    nant à la faiblesse (2); sur une école de jeunes philosophes,
    pleins de talent et d'avenir, mais que les principes de l'é-
    cole allemande avaient peut-être emportés un peu trop
    loin contre la philosophie de Condillac et du XVI1I= siècle.
      Cependant, malgré de telles préventions que l'on doit
    excuser dans l'ami de S'smondi, protestant et girondin, on
    reconnaît, sans cesse, chez lui cette sage habitude d'obser-
    ver les phénomènes de la nature et cette méthode analy-
    tique qui l'éloignaient de tout esprit de coterie. Avant
    lut, le funeste et chimérique système de la balance du com-


      (1) 1839, 1 vol. grand in-32, PAGSERKE.
      (2) Ce défaut est sensible dans le Petit Volume.




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