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    — Qui, Lieu.... ? demanda M. Malderton.
    — Quoi! pouvez-vous me demander de qui je parle, mot!
 cher ? et de qui parlerais-je, si non de ce jeune homme aux
  noires moustaches et à la cravate blanche, qui était au dernier
  bal du cercle et dont toutes les jeunes filles avaient l'air de
 raffoler ? De qui parlerais-je, si non du jeune.... du jeune
 — mon cher, rappelez-moi son n o m — — Marianne, quel est
 le nom de ce jeune homme ? continua mislress Malderton,
 s'adressant à sa plus jeune fille qui s'occupait à tresser une
 bourse.
    — M. Horatio Sparkins, maman, répondit Marianne en ac-
 compagnant ces mots d'un pittoresque soupir.
    — Oui, parfaitement, c'est cela, Horatio Sparkins, dit
 mislress Malderton. Eh bien ! je déclare que je n'ai jamais vu
 personne qui eût un aspect plus distingué que ce jeune homme.
 L'habit admirablement bien coupé qu'il portait à la dernière
 réunion lui allait à ravir, et lui donnait une grande ressem-
 blance a v e c . . . avec
    — Avec le prince Albert, maman, avec le noble époux de
 notre reine. Il avait l'air aussi gracieux et si sentimental, dit
 miss Marianne avec une enthousiaste admiration.
    — Yous devez vous rappeler, mon cher, reprit mislress
Malderton, que Thérésa a mainlenant vingt-huit ans bien
sonnés, et qu'il est vraiment important que nous nous oc-
cupions de fixer son sort.
   Miss Thérésa Malderton était une très petite personne,
ronde etgrassetle, dont les joues étaient naturellement colo-
rées d'un brillant vermillon, eldont le caractère était excellent
et jovial. Elle était encore fille, et, à vrai dire, ce n'était pas sa
faute ; car elle ni ses parents n'avaient négligé aucune des pe-
tites manœuvres qui peuvent réussir à pourvoir une demoiselle
d'un mari. Mais c'élait en vain que miss Thérésa oubliait, avec
une naïve facilité, une dizaine d'années quand elle parlait de
son âge, c'élait en vain que mislress et monsieur Malderton
avaient affectueusement ouvert leur maison à tous les jeunes