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 plus qu'une ombre vaine, un souvenir presque éteint. Cette
 dignité ressuscite avec les Capétiens; c'est un espoir, un droit
 renaissant. 11 sommeille encore ce droit ; mais on saura sai-
 sir l'à-propos, l'opportunité politique du réveil. La royauté
 recommence insensiblement avec la troisième race. Elle
 reprend vie et pouls, jusqu'à ce que Louis XI la mette hors
 de page, et que le despotisme de Richelieu, perfectionnant
 Louis XI, prépare la grandeur de Louis XIV, de ce siècle
 de merveilles où tous les intérêts individuels viendront se
confondre dans la gloire du monarqne unique et absolu. En
 attendant, déjà sous Hugues Capet, la royauté reprenait et
continuait cette famille de grands propriétaires amis de l'é-
glise; glorieux anneau de la chaîne unitaire des peuples,
commencé par Charlemagne, et interrompu par l'absence
d'énergie de ses successeurs. L'église et la propriété! Dieu
et la terre! L'intérêt des Capétiens était de reconstruire,
sur ces bases profondes, l'édifice de la monarchie française.
    Ainsi l'avènement de la troisième race fut, pour lafixitédu
pouvoir, d'une tout autre importance que celui delà seconde.
La domination des Franks finit, à proprement parler, aux Ca-
pétiens. Des Capétiens, date l'ère d'une royauté nationale
substituée au gouvernement de la conquête. C'est toujours le
 même peuple : mais les progrès des mœurs et de la civilisa-
tion en ont modifié le caractère. Cette identité nationale
sera le fondement sur lequel va reposer, pendant une longue
série de siècles, l'unité dynastique. Des fautes immenses,
amenées par l'abus d'un pouvoir sans bornes, devaient en-
traîner la destruction de l'arbre séculaire des Capets et des
S. Louis, comme, dans l'origine, les rejetons vermoulus de
la tige carlovingienne avaient dû céder aux rameaux répara-
teurs du tronc naissant des Capets.
    Malgré la sage politique de Hugues Capet, les vertus pri-
vées de son fils Robert et la fermeté de quelques-uns de