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leurs successeurs, il était difficile que, sous la troisième race,
l'indépendance des grands vassaux ne fût pas longtemps un
principe de guerre entr'eux et le chef qu'ils avaient cou-
ronné. On en trouvera, dans les chroniqueurs de l'époque,
la pénible et fatigante histoire. Joignez-y l'excès de puis-
sance des moines, qui fut la suite de l'excès d'avilissement
du clergé, les empiétements, les prétentions monstrueuses
de l'autorité spirituelle sous les Boniface et les Grégoire VIF;
et l'on concevra tout ce que les premiers rois capétiens du-
rent déployer de force et d'énergie pour se maintenir. Sans
l'intrépidité inébranlable d'un Philippe-le-Bel,' sous les
foudres du Vatican, c'en était fait peut-être et de l'accrois-
sement de l'autorité royale en France, et de la domination
môme de la troisième race. Le démembrement et l'invasion
étrangère l'emportaient.
    Lorsqu'une loi constitutionnelle eut déféré la couronne â
l'aîné des fils, ses frères ne furent plus que ses premiers
sujets. On cessa de voir, comme sous les deux précédentes
dynasties, cette complication de crimes, de trahisons, d'as-
sassinats domestiques et de guerres civiles. Mais combien
fallut-il traverser de malheurs, avant de prévenir, par une
loi de saine politique, les sanglantes conséquences de ces fu-
nestes partages entre frères 1 Les conspirations de palais et
de famille royale ne disparurent pas entièrement avec le siècle
barbare des Chilpéric et des Clotaire, des Frédégonde et des
Brunehaut, des Lothaire et des Louis de Bavière. Louis XI
était encore soupçonné d'avoir abrégé les jours de son père :
Charles-Le-Mauvais empoisonnait réellement le Dauphin,
 depuis Charles V. Toutefois la maison royale n'était plus
 inondée du sang d'un frère versé par la main d'un frère. Le
 raffinement des mœurs avait substitué au poignard de l'as-
 sassin les intrigues et les complots du brouillon politique.
Le faible Gaston conspirait bien encore sous le faible Louis