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la troisième dynastie, dite des Capétiens. C'est bien de leur
maison que les derniers Capétiens auraient pu dire •
Le nom de nos aïeux touche au berceau du monde !
Qui ne s'est souvent rappelé cette naïveté proverbiale
d'un auteur allemand : « Nulle généalogie ne remonte aussi
haut que celle du Christ, pas même celle des Capétiens, la
plus longue et la plus incontestablement prouvée que Von con-
naisse ici-bas ! » Le peuple y mêle du divin, du merveilleux.
Une superstition traditionnelle nous montre saint Valeri ap-
paraissant, en 981, Ã Hugues Capet, alors simple comte de
Paris, en lui disant : « En récompense de ce que tu as fait
transférer mes reliques, toi et tes descendants, vous régnerez
jusqu'à la septième génération, c'est-à -dire à perpétuité.... »
L'oracle du saint homme, ou plutôt la légende populaire a
été fidèlement reproduite par tous les chroniqueurs, même
par ceux qui accusent Hugues Capet d'usurpation. C'est
donc à tort qu'une opinion commune et longtemps con-
servée ayec respect, fait sortir la race des Capétiens de la
classe plébéienne : cette opinion est consignée dans les chro-
niques de Raoul Glaber, moine de Cluny, et dans le Purga-
toire du Dante, chap. 20, vers 49. Ce grand poète avance,
que lesCapets descendaient d'un boucher de Paris.... ori-
gine peu flatteuse, et qui prête â la satire et aux plus déso-
bligeantes allusions 1 ce qu'il y a de plus extraordinaire, c'est
que des écrivains assurent gravement que cette opinion, long-
temps en faveur, fut loin de nuire à la cause des Capétiens.
Nous oserons penser tout différemment. Des chronologis-
tes dévoués au parti de Charles III de Lorraine, ce malheu-
reux compétiteur de Hugues Capet, purent seuls avoir inté-
rêt à faire prévaloir la version qu'il est si facile de réfuter.
Prétendre que le chef de la dynastie des Capétiens était
d'une basse extraction, c'est ignorer entièrement l'esprit