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à la mort, elle accable toute la vigueur, et l'abattement du
Gceur fait baisser la tête (l). » Le philosophe Spinosa qui a
le mieux étudié sous tous les rapports le mode de réaction des
passions sur l'organisme, n'a point signalé d'autres effets de
la tristesse lorsqu'il dit : « Tristitia est effectus quo corporis
 agendi potentia minuitur vel coercetur (2).


   On pense bien que dans ces livres marqués au sceau de
l'expérience la plus consommée, où rien de ce qui peut rendre
l'existence humaine plus fixe et plus stable, n'est oublié, l'in-
fluence du libertinage ne pouvait être passée sous silence.
Salomon flétrit au nom de la santé du corps tout amour qui
naît de la concupiscence de la chair, et que ni le devoir, ni un
sentiment moral profond ne sanctifient. 11 laisse tomber sur
la courtisane impudique dont les charmes provoquent un éré-
thisme sensuel, aussi fugace dans sa durée qu'il est dangereux
dans ses suites, des paroles flétrissantes et pleines d'amer-
tume auxquelles le langage figuré prête une nouvelle force.
Il annonce que les suites du libertinage conduisent, à travers
une existence pleine de dégoûts et d'infirmités, à une mort
précoce, et que ceux qui en sont les victimes ont eu le pauvre
esprit d'échanger la somme de leur vitalité contre une joie
éphémère .
   « Car les lèvres de la prostituée sont comme le rayon d'où
 coule le miel, et son gosier est plus doux que l'huile, mais la
fin est amère comme l'absynthe et perçante comme une épée à
 deux tranchants.... ses pieds descendent dans la mort et ses
 pas s'enfoncent jusqu'aux enfers (3). »
   11 est impossible de présenter une image plus saisissante des

  (1) EccUs. cbap. 38. v. 19,
  (2) Op. posthuma, p. 197.
  (3) Prov. chap. S. v. 3, 4S.