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le corps le plus robuste va se briser prématurément contre
l'écueil de la sensualité. C'est pour cette raison encore que,
dans les mêmes livres sacrés, les préceptes sont considérés
comme conservateurs de la vie du corps. « Que mes paroles
ne sortent point de devant vos yeux, conservez-les au milieu
de votre cœur, car elles sont la vie de tous ceux qui les
trouvent et la santé de toute chair. Les proverbes, ainsi que
les livres mosaïques, signalent la longévité comme une cou-
ronne d'honneur, ornant le front de celui qui s'est astreint à
la pratique des devoirs. « La crainte du Seigneur prolonge
les jours, les années des méchants seront abrégées (1). »
L'expérience a, depuis longtemps, vérifié cette proposition (2).
   La philosophie profonde qui règne dans les œuvres du sage
ne devait point passer sous silence cette vérité, qui, de nos
jours, a reçu une si intéressante sanction, savoir, que le per-
fectionnement du corps, sa validité, exerce sur le dévelop-
pement et la bonne harmonie des facultés de l'ame une in-
fluence efficace. « Le corps qui se corrompt appesantit l'ame,
et cette demeure terrestre abat l'esprit dans la multiplicité
des soins qui l'agitent (3). » On trouve là le principe de cette
belle pensée de Cicéron : « Si quid corpus animi gubernaculo,
animus autem, ministerio corporis indiget. At neque animus
Å“ger bene gubernabit, nec affectum corpus recto parabit im-
perio (4). »
    Les livres de Salomon n'embrassent point seulement les
sommités de l'hygiène, mais ils pénètrent encore profon-
dément dans les détails. Ainsi l'action des passions (percepta),

  (1) Cliap. 10. v. 27.
  (2) Voir les détails que nous avons donnés, à cet égard, dans la Physiol.
hum. etc. p. 26 et suiv.
  (3) Sagesse.
  (4) Cic. consol. 16.