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45 des aliments et des boissons [ingesta), du libertinage, etc., est parfaitement appréciée. On y trouve sur l'usage général des modificateurs externes, l'admission d'un principe dont on a fait honneur à la philosophie hippocratique. L'Ecclésiaste recommande de s'observer à cet égard, de savoir ce qui est nuisible et ce qui est utile, de rapporter en un mot au sens vital, intérieur, individuel, à la disposition idiosyncrasique, l'action des modificateurs. Hippocrale n'a fait que commen- ter ce précepte, l'une des bases de toute saine doctrine hy- giénique. Mieux que ne l'avait fait Moïse peut-être, l'Ecclé- siaste loue la tempérance sous une forme aphoristique offrant beaucoup d'analogie avec les célèbres propositions du médecin cité plus haut. On en jugera par les versets suivants qui ne sont, à le tout prendre, que des sentences de l'école de Salerne : « L'insomnie, la colique et les tranchées sont le partage de l'homme intempérant (1). » « Celui qui mange peu aura un sommeil de santé, et son ame se réjouira en lui-même (21). » Môme concision dans les préceptes touchant les boissons : « La tempérance dans le boire est la santé de l'ame et du corps (3). » Les effets de l'ivrognerie, tant sur la vie du corps que sur le mode de manifestation de l'ame, sont dépeints de la ma- nière la plus large ; et il est facile d'acquérir la conviction que les livres modernes de diététique ne disent rien de plus. Salomon pose en principe que le vin, pris en quantité-mo- dérée, est un corroborant salutaire à l'organisation, qu'il est une seconde vie, il a été créé la première fois, pour être (1) Chap. 3 1 . v. 23. (2) Chap. 24. (3) Chap. 3 1 . v. 3-7.