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43 cice et le jeu de notre machine organique, des jouissances pré- cieuses dont la source se tarit aussitôt que le mal physique vient fondre sur nous. Salomon nous le montre naissant au sein de l'abus du plaisir naturel. Après cela, avec quelle sombre couleur l'écrivain inspiré nous dépeint la vie de l'homme qui a cédé aux jouissances immodérées de l'appé- tence de la chair? Pour lui l'existence est déflorée, la sensi- bilité pervertie, toute joie sereine à jamais perdue ; son ame languit dans la mélancolie, comme son corps dans l'infirmité. C'est la première fois que cette vérité hygiénique, base fon- damentale de nos traités dogmatiques, a été proclamée. De plus, l'auteur sacré manace d'un pareil châtiment corporel, de l'affliction de la chair, le prévaricateur, celui que Dieu chasse de devant sa face, qui porte la peine de son iniquité.' Dans le môme livre, sont encore consignées les paroles qui disent ce que l'hygiène répète chaque jour, que l'homme est le dispensateur de sa santé, que la maladie s'allume le plus souvent au foyer des passions, et se multiplie parla débauche. « Toute chair est sujette à des accidents, depuis les hommes jusqu'aux bêtes, et les pêcheurs sept fois encore plus que les autres (1). L'homme qui pêche aux yeux de celui qui l'a créé tombera entre les mains du médecin (2). Il faut avoir, comme ce dernier, scruté avec leflambeaude l'analyse, les profonds replis des causes génératrices de nos infirmités, pour connaître toute la portée de ces anathèmes. La pratique de la médecine offre l'exemple journalier d'or- ganisations frêles et délicates puisant les forces primitive- ment refusées par la nature, dans une vie vertueuse, véritable gymnastique morale, selon le langage de Kant, tandis que (1) Ecclés. chap. 50. v. 8. (2) Ecclés. chap. 38. v. 15.