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  matière alimentaire est le soutien de la santé, le calme des
  passions, le moyen de borner les désirs de la sensualité (1).
  La trop grande quantité des viandes dégoûte bientôt, et
  comme la diversité est infinie, le désir est insatiable. C'est une
  vérité physiologique sur laquelle la diététique de Moïse s'est
  fondée. Celte diététique proscrivait l'usage de certaines
 viandes nuisibles à l'état de susceptibilité morale et physique
  de la nation hébraïque. Ainsi, en défendant l'usage des
 viandes suffoquées, renfermant une grande quantité de fi-
 brine, il fit preuve d'une connaissance précise des effets d'une
 pareille alimentation sur l'économie animale. Les aliments
 fibrineux, pris en grande quantité, peuvent devenir pernicieux
 et causer des congestions irritatives de toute espèce. La sous-
 traction de l'alimentation fibrineuse diminue au contraire la
 force des organes et l'énergie de leurs fonctions. C'est par
 cette seule diminution d'énergie qui s'opère à la fois dans
 toutes nos facultés, qu'on doit concevoir la diminution des
passiocs par la soustraction de l'alimentation fibrineuse, rem-
placée par une alimentation moins excitante, moins nour-
rissante (2). Moïse nous montre, à différentes reprises, qu'il
a voulu atteindre ce dernier but, et traiter par un régime
moral et physiologique cette irritabilité extrême des Israé-
lites


  Les purifications ordonnées par la loi avaient les mêmes
fondements que la distinction des viandes; elles étaient utiles
pour la santé et pour les mœurs. « La saleté, dit formelle-
ment leLévilique, vient d'ordinaire de paresse, de mépris des
autres, et de bassesse de cœur (3). » Moïse a fait de la pro-

  (1) Id. ibid. Passim.
  (2) Londe Éléments d'Hygiène, t. II. p. 48. 2 e édition.
  (3) II - 3.