Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               38
livres de Moïse, le Deutéronome et leLêvitîque en particulier,
règle la conduite d'un peuple nouveau et plongé dans l'igno-
rance; il lui indique de quelles viandes doivent se composer
ses aliments, quels soins il doit apporter à la netteté de son
corps, les exercices dans lesquels il peut maintenir la souplesse
de ce dernier, etc., etc. C'est une hygiène qu'on peut appeler
grossière, enharmonie avec les premiers développements de la
nation hébraïque. Le second enseignement hygiénique s'a-
dresse, par l'organe de Salomon, à un peuple dont les mœurs
sont plus raffinées, chez lequel une civilisation énervante a
déposé de nouvelles chances défavorables à la santé et à la
longévité de l'individu; il revêt aussi un caractère plus moral.
Quoique tous deux aient pareillement voulu traiter des modi-
ficateurs physiques et moraux, cependant l'avantage touchant
ces derniers reste à Salomon. Moïse parle plus en maître in-
flexible dont la loi veut rompre impérieusement des volontés
rebelles; Salomon est plus insinuant, il sait mieux inspirer
aux esprits l'amour de cette loi, en la leur montrant comme
la sauve-garde du corps. Ces deux législateurs se complètent
l'un l'autre, et de la réunion de leurs instituts résulte un tout
parfait de doctrine hygiénique, digne de l'ensemble de cette
tradition utile de tant de manières, puisqu'elle servait à la
fois à accoutumer le peuple à l'obéissance, à l'éloigner de la
superstition, à régler les mœurs, à conserver la santé. Moïse
nous présente la longueur de la vie diminuant à mesure que
l'homme s'est fait de nouveaux besoins, et la nécessité de
chercher son soutien, dans l'un ou l'autre règne, et dans un
plus grand nombre de substances différentes, devenant plus
urgentes à mesure que sa vitalité diminue. Il part de là pour
embrasser dans des paroles prophétiques les temps de luxe et
de sensualité, où la vie de l'homme, devenue fragile, sera
semée d'infirmités nouvelles (l).Pour lui, la simplicité de la

  (1) V. Dealer, chap. 17, 14, 21 etc. Levil. chap. 19, 30, 26, 27 etc.