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15 Chercher le trait qui te déchire, Ni de la douleur qui soupire Essayer de franchir le seuil. Il est des tourments qu'en notre ame En silence il nous faut nourrir, Flots grondants, chagrins sans dictame Que rien, hélas ! ne peut guérir ; Il est des cœurs que la souffrance Semble frapper de préféren ce Et dont le sort est de gémir Au souffle brûlant de la vie, Comme ces harpes d'Eolie Que l'aile du vent fait frémir. IV. Peut-être en ce monde plein d'ombre Pour toi le jour est sans clarté, La terre est une lande sombre Où tout n'offre qu'aridité, Et par delà l'air qu'on respire Tu vois une aube te sourire Plus pure en un climat plus beau, Comme sur un lointain rivage L'oiseau rêve â travers l'orage Le pays où fut son berceau. Ou vois-tu, d'une aile légère, L'essaim des beaux jours s'envol.. ; Ou quelque image douce et chère Dont tu ne peux te consoler ; Et dans ces heures où tu pries,