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     UNE LARME DE FIANCÉE.



Un jour Dieu, d'une voix plus tendre et plus austère,
Parle à la femme en rêve, et lui dit d'être mère.
Sur voire route alors, femmes, vous rencontrez
Un étrange horizon qui s'ouvre et vous dévoile
Un ciel où chaque vœu resplendit en étoile,
Un nouveau monde enfin où l'on vous dit : Entrez.

Alors nous vous faisons rayonnantes et belles,
Nous vous donnons joyaux, écharpes et dentelles,
Nous parons vos cheveux de l'oranger en fleur ;
Le monde autour de vous tourne en formant des danses,
Le poète s'émeut et vous chante ses stances,
Les mères à l'autel vont prier le Seigneur.

Et vous qui dans ce jour prenez une autre vie,
Vous que l'on émancipe, et qui faites envie
A vos plus jeunes sœurs qui vous suivent de loin,
Vous qui ceignez, en reine, un nouveau diadème,
Qui possédez alors la royauté qu'on aime,
Royauté du foyer dont la femme a besoin ;

Quand se dressent pour vous les couches embaumées,
Lorsque l'anneau s'échange entre les mains charmées,
Devant le ciel témoin de vos serments jurés ;
Ce jour, où, comme aux pieds d'une sainte madone,
L'homme implore à genoux l'amour que Dieu vous donne
Pour en ceindre son front;—ce jour-là, vous pleurez!