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                               ARCHÉOLOGIE.                              485
les carreaux faïences de l'église de Brou, ainsi que les vitraux,
ont été fabriqués sur place, à Brou même, dans des ateliers dis-
tribués autour de la construction. C'est l'argile du pays, une
terre rougeâtre, grossière, qui a servi à leur confection. Pour
nous , l'œuvre est doublement française : par l'invention et par
l'exécution. Elle éclaire d'un jour nouveau l'étude de la cérami-
que de notre contrée, jusqu'ici pleine d'ombre et de mystère.
A ce titre, MM. Savy et Sarsay ont rendu un véritable service à
l'art national en nous conservant cette précieuse page de céra-
mique. Pour le mérite de l'exécution et l'intérêt historique, le
carrelage bressan se classe au même rang que le célèbre dallage
historié de Polisy, dont l'origine italienne n'est rien moins que
prouvée ; d'un autre côté, il ne le cède en rien au pavement si
remarquable du château d'Ecouen, ouvrage du potier rouennais
Masseot Abaquesne , auquel on doit aussi le pavage émaillé, en-
core inédit, qui orne la chapelle du château des d'Urfé, à La
Bâtie, en Forez.                               P. BROSSARD.
      (Salut public.)


                     CHRONIQUE LOCALE
   a Un bruit étrange est venu jusqu'à nous ! »
   On dit que malgré les malheurs de la patrie , la crise commerciale et
les inquiétudes de toutes sortes qui étreignent le pays, un regain de science
et de littérature serait signalé de divers côtés. Les grands ouvrages dor-
ment encore, mais on, pressent un mouvement, et les petits volumes, les
brochures et les journaux se réveillent au signal des premiers froids.
   L'imprimerie Mougin-Rusand vient de livrer au public un très-élégant
in-18 : La Pléiade grecque, traductions d'Anacréon, Sappho, Alcéc, Ibicus,
Bion, Moschus, Théocrite et autres, par M. Dubois-Guchan, conseiller ho-
noraire à la Cour d'appel de Lyon, nobles loisirs d'un magistrat qui se
délasse de ses travaux en faisant connaître les chefs-d'œuvre poétiques
de la Grèce.
   M Scheuring poursuit la série de ses splendides éditions. VArmoriai de
l'Ain touche à sa fin et bientôt les familles qui tiennent à la Bresse, au
Bugcy et même au Lyonnais auront de magnifiques archives ; la réim-
pression de l'Histoire de Dombes se poursuit et voilà qu'un Lyonnais sor-
tant, chose rare, de notre histoire locale, publie un savant ouvrage sur la
Servie et prêche l'organisation des provinces danubiennes en état indépen-
dant. MM Georg, Gléron, Méra, Melon, en vue du jour de l'an, ont mis en
montre d'élégants volumes dont plusieurs sont sortis des presses lyonnaises
ou signés do noms lyonnais. En tête, VHistoire des Oiseaux-Mouches, par
M. Mulsaht.
   Nous nous réjouissons de voir Lyon, comme jadis les républiques ita-