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                        SOIES ET COCONS.                       439
    En octobre , les soies grèges se payaient 28 livres.
    1766. — Les affaires sont dans le plus grand calme à Lyon,
au commencement de mai. Bientôt on apprend que la récolte
est très-bonne en Espagne, presque bonne en Italie et de belle
apparence en France. Effectivement, sauf dans le Comtat, elle
y fut excellente. « Les organsins de Piémont, de 34 à 36 de-
niers, retombent à Lyon à 30 livres pour août.
    1767. — Une lettre du 8 mars porte : « Les soies baissent
beaucoup et le commerce va mal à Lyon. » Le 21 avril', à
Avignon, « la gelée blanche fut si forte au lever du soleil que
tout fut brûlé, noir comme le chapeau, vignes, feuille de mû-
riers et grande partie des fruits et seigles ; des paysans de
Cavaillon hurlaient dans les chemins, leurs vers à soie ayant
déjà passé la première mue. » Cependant, il y eut des cocons
et les prix oscillaient à Avignon, le 27 mai, entre-29 et 30 sols
la livre de 16 onces. L'Italie et le Piémont n'eurent pas à souf-
frir de la gelée et la bonne récolte ainsi que les soies invendues
et l'inaction de la fabrique lyonnaise firent retomber les organ-
sins de36 deniers"à 30 livres et au-dessous. MM. Rousset et
Praire, de Saint-Etienne, défendent à M. Enfantin, le 15 août,
de s'écarter des cours de 24 livres 5 sols et 24 livres 10 sols
(pour les grèges, sans doute.)
   1768. — M . Veyron, de Saint-Etienne, écrit le 22 mai:
« Les soies ont baissé d'environ 20 sols ; on obtiendrait au-
jourd'hui à 27 livres comptant les organsins ordinaires et à
28 livres ou 28 livres 10 sols les plus beaux, en pays ; la dimi-
nution est encore plus sensible en Languedoc, d'où l'on nous
offre à 19 livres ou 19 livres 10 sols des soies superfines pour
organsins d'environ 30 deniers qu'ils tenaient il y a un mois à
22 livres ; il faut de toute nécessité que les matières revien-
nent à valeur intrinsèque pour que les fabriques reprennent
leur vigueui". De toutes parts, on nous annonce une abondante
récolte et le prix des cocons sera fixé de 20 à 22 sols. » D'au-
tres lettres confirment ce dernier détail. D'Avignon, on mande
que « l'once a fait l'une dans l'autre 60 livres de cocons ;
mais/malgré l'abondance, le prix en est assez haut, le 7 juin ;
ils se payèrent 25 sols et demi la livre ; il est vrai que les neuf
livres fontla livre de soie. » La baisse naquit de cette abondance
 sans pareille et de l'empressement des détenteurs à vendre.