page suivante »
456 SOIES ET COCONS. bonne affaire de vendre à messieurs de Saint-Etienne une dou- zaine de quintaux de soies grèges au prix de 19 livres à 19 1/2 la liyre comptant ; vous vous chargeriez de les ouvrer ; cela peut fort bien leur convenir et nous conviendrait encore bien mieux à nous. » 1760. — Les renseignements parvenus à M. Enfantin sont assez rassurants. « En Provence et Languedoc, écrit-il, le 1er mai, il y a beaucoup de graine qui a manqué ; elle valait, le 27 avril, 7 livres l'once à Bagnols et dans le Bas-Dauphiné. » Peu après il ajoutait : « Les apparences d'une bonne récolte se continuent dans ce pays ; il en est de même dans tous nos environs ; les vers sont très-avancés ; il y a de la feuille en abondance et le temps les sert au mieux. (16 mai)-. — Malgré l'abondance de la feuille, elle est très-chère ; à moins d'évé- nements imprévus, la récolte sera beaucoup moins abondante que l'année dernière et beaucoup plus printanière... Les vers commencent à monter. » (27 mai). Le prix des cocons dépassa 20 sols, oscillant entre 24 et 26. 1761. — Au commencement de mai, à Romans, la feuille qui avait donné des craintes se développe à merveille sous l'in- fluence d'un beau soleil. Cependant « il est à craindre qu'elle soit rare par la folie de bien des particuliers qui ont fait éclore trop tôt leur vers, ce qui porte toujours un préjudice considé- rable à la bonté des cocons. » Le 17 mai, la 2e maladie, la plus dangereuse, était franchie heureusement ; mais bientôt les plaintes se multiplièrent. « Les nouvelles que j'ai reçues d'Orange et de Bagnols, écrit M. Enfanlin, le 31 mai, m'ap- prennent qu'il a beaucoup péri de vers. Cependant de ce der- nier endroit l'on me marque que l'on consommera les feuilles ; ce qui fait encore espérer une récolte ordinaire. » — En juin, ses espérances se sont évanouies : « La récolte a générale- ment manqué du côte d'Orange et dans la Provence ; les co- cons se sont vendus à Avignon, le 3, 28 et 29 sols ; à Bagnols, 30 ; ici, le froid, les tonnerres et les pluies qui ont régné depuis le commencement de ce mois ont fait périr beaucoup de vers.» D'après les correspondances de Saint-Etienne, l'Italie, le Piémont, la Sicile et l'Espagne furent beaucoup mieux parta- gés. Le commerce n'était pas florissant et des faillites multi- pliées ébranlaient la confiance.