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                      COLONGES AU MONT-D'OR.                     445

 un secours quelconque. Il est à croire que la source du Mont-
 gela, qui coulait jadis à ciel ouvert, au milieu de bois épais, fut
 convertie en un sanctuaire païen.
    Lorsque le christianisme remplaça le culte des dieux et dées-
 ses, le clergé de ce temps-là utilisa autant que possible les tem-
 ples et sanctuaires païens en les convertissant en églises et cha-
 pelles. L'ancienne église de Saint-Rambert-l'Ile-Barbe était bâ-
 tie sur une source qui coule encore. A Frans, en Bombes, une
 fontaine limpide existe à la gauche et contre le grand portail de
l'église. Une chapelle donc dédiée à saint Clair (soit à cause de
la position élevée et au levant de cette chapelle, soit à cause de
la vertu curative que nos pères attribuaient aux eaux du Mont-
gela) fut construite sur un petit replat du sol et cette chapelle
devint plus tard l'église paroissiale de Colonges, sous le voca-
ble de Saint-Nizier. Comme ce saint archevêque de Lyon mourut
en 573,on peut dire que ce ne fut que dans le courant du vu" siè-
cle que la chapelle Saint-Clair changea de vocable.
    Le titre le plus ancien où il est fait mention de l'église de
Colonges, est une bulle du pape Luce 111, confirmant la posses-
sion des biens du monastère de File-Barbe.
    « Luce, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à nos fils
« chéris, Guichard, abbé du monastère de Saint-Martin, qui est
« situé dans l'Ile-Barbe, confirmons la possession de Y église de
« Saint-Nizier-au-Mont-d'Or. » A la même époque, 1183, on
fondait l'église de Saint-Uambert hors de l'Ile, église aujourd'hui
remplacée par une autre située un peu plus haut que l'ancienne.
    La vieille église de Colonges n'a rien de remarquable par elle-
même. Elle est composée d'une nef couverte d'un lambris, le
chœur seul est voûté, son style-tient de l'ogival. Elle a deux
chapelles latérales appuyées au chœur. Un ancien cimetière l'en-
toure ; il était autrefois couvert, mais depuis qu'une nouvelle
église paroissiale a été érigée au centre de la commune, la toi-
ture du cimetière a été enlevée, quelques arbustes ont été plan-
tés, çà et là, et ce lieu de repos des ancêtres, depuis plus de mille
ans, est très-convenablement soigné et entretenu. L'ancienne
cure, qui était vis-à-vis l'église, est devenue une maison bour-