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424 ETIENNE MARTELIANGE. Cependant les protestants s'étant rendus maîtres de la ville dans la nuit du 30 avril au '1er mai 1562,1e collège se trouva de nouveau désorganisé ; la nouvelle adminis- tration municipale donna ordre au secrétaire de la ville de réviser le bail de cette institution et d'y stipuler expres- sément que « les prières seront faites « . . . selon la cous- tume et ordonnance de l'Eglise réformée, sans que par cy après soit dict ne célébré aucune messe ny cérémonies papalles(124). » Il avait même été fait une requête, au Consulat, pour obtenir qu'il ne fût toléré dans la ville de Lyon ou les faubourgs aucun autre établissement de cette nature (125). On voit, à toutes les époques, l'esprit de parti se glisser même dans les questions d'instruction publique. Lyon resta au pouvoir des protestants pendant treize mois; enfin, par suite de la pacification du 48 mars 4563, un corps de troupes catholiques, sous les ordres du-maré- chal de Vieilleville, y entra le 15 juin. Une réaction fut la suite inévitable de l'exclusivisme qu'avaient malheureusement montré les protestants et une des premières préoccupations des consuls fut de ré- tablir l'instruction publique dans un sens absolument catholique. , Il y avait alors à Lyon, un père Jésuite dont les prédi- cations très-suivies faisaient sensation, le père Edmond Auger (126) ; c'est à lui qu'on s'adressa. Il faut penser que les pères, dont l'influence se répandait alors dans le monde entier, nii furent pas étrangers à cette proposition et su- rent habilement se la faire adresser, ceci soit dit sans au- cune intention désobligeante. Les termes mêmes de la (124) Registre BB 83, 1562-1563. (125) Id. id. (126) Edmond dit Emond ADGEB , né en 1530, à Alleman , près Sezane en Brie (diocèse deTraycs), est mort'à Came, le 19 janvier 1591.