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404 BIBLIOGRAPHIE. L'idée nous paraît simple, praticable, et d'une sérieuse efficacité. Des juges civils, élus parmi les hommes les plus recommandables, d'un âge mûr, d'une expérience con- sommée, d'une réputation intacte, remplaceraient nos juges de paix; ils connaîtraient les mœurs et les habitudes des justiciables, sauraient d'avance qui a tort ou raison et seraient moins exposés que nos magistrats actuels à se laisser tromper. Que de tentations de mal faire prévien- drait la crainte de paraître devant notre Conseil des vieil- lards I quelle force dans une sentence dont tout le canton reconnaîtrait la justice et l'infaillibilité ! A la vérité les jurisconsultes enseignent que notre arse- nal législatif contient en abondance des armes répressives de tout délit, de tout dommage causé à autrui ; en d'autres termes, que nos codes renferment des prescriptions pour tous les préceptes de la morale, comme les pharmaciens, des remèdes pour tous les maux, mais, hélas ! à quoi ,bon ? à quoi servent tant de belles choses si on ne sait pas les ap- pliquer ou si on les applique mal ? Combien de fois arrive- t-il qu'un juge est embarrassé pour décider selon la loi sans désobéir à la voix de sa conscience ? Et, enfin, comment expliquer, si ce n'est par l'impunité légale, l'opinion devenue trop commune de nos jours,,que l'on n'est pas tenu d'observer une obligation purement morale ? Là est le mal, là est le fléau, tâchons de le combattre. L'auteur de la Civilisation nouvelle nous offre un remède ; pourquoi le rejeter sans l'essayer ? L'auteur est de bonne foi, il est convaincu ; Jenner, Pinel, Prietnitz et tant d'au- tres, en apportant leurs systèmes, ont d'abord été traités • de perturbateurs, d'imprudents ou de fous. Puis on les a écoutés, puis suivis, et le monde ne s'en porte pas plus' mal. Qui sait si le système de notre auteur n'est pas appelé à sauver la société? Avant de blâmer à la légère, prenez et lisez ; vous jugerez après. AIMÉ VINGTKINIERO