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                   LE CHATEAU D'ALBON.                 377

nique. Jne simple pierre marquait la place où ils dor-
maient. Toutfinit ici-bas par une tombe.
   Mais une autre tombe s'élevait aussi sur les collines du
Dauphiné : la vieille châtellenie d'Albon, abandonnée dans
le courant du xu e siècle par les comtes d'Albon-Vien-
nois ; elle ne. revit plus ses seigneurs, elle importait peu
aux dauphins, elle importait encore moins aux ïois de
France après la réunion.
    Son veuvage devait être éternel. Pendant tout le moyen
âge, soumise à un vulgaire châtelain, elle ne fut plus que
l'ombre d'elle-même, et cependant, vers 1650, époque à
laquelle écrivait Guy Allard, elle comptait encore trente-
un feux, on y voyait encore un prieuré et une commande-
rie de chevaliers de.Saint-Jean-de-Jérusalem, qui avait
 succédé aux Templiers.
    Mais, depuis deux cents ans, prieuré et commanderie.
 sont tombés en poussière, le village de trente-un feux lui-
 même a'disparu, chaque année un pan de mur s'écroule,
 le reste est anéanti. En 1845, ona démoli la dernière porte
 de la ville, vaste et antique porte romane; encore quelque
 temps et les historiens disputeront sur la place qu'aura
 occupé Albon.
    Mais si les ruines périssent, la mémoire reste, le nom
 vivra ; Albon rappellera les gloires,, de notre primitive
 Eglise, la résistance opposée à l'hérésie d'Arius et de
 Mahomet, les grandeurs de la race des dauphins Albon et
  de la branche cadette, qui donna à la France Antoine,
  abbé de Savigny et le maréchal de Saint-André ; il rap-
  pellera une race toujours pure, toujours catholique, tou-
 jours nationale. Albon est et restera le plus grand nom de
  notre histoire locale, un nom honoré et glorieux.
                                    HENRY GARD.

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