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386                 IE CHATEAD D ALBON.

histoire, c'est ajouter à nos annales un chapitre à peu près
égaré. Nous commencerons par le vieux château d'Albon.
   A peine le voyageur descendant la vallée du Rhône
a-t-il dépassé Vienne qu'il ^oit se dresser à l'horizon,
placée sur la partie extrême d'une longue colline, courant
de l'est à l'ouest, une haute tour isolée, la tour d'Albon,
vieux fantôme carlovingien, dont le galbe est sévère et
sur les épaules duquel le temps a jeté son manteau som-
bre; elle frappe par sa physionomie féodale, par l'austérité
de sa pose, elle respire les grandeurs d'un autre temps.
— Si l'on suit le torrent de Bancel, si l'on traverse le vil-
lage de Saint-Romain et si Ton gravit les premiers con-
treforts, formés de monceaux de terre grasse, l'on se trouve
bientôt face à face avec la ruine, qui s'étale en plein sur
le flanc triangulaire de la colline, exposée au soleil cou-
chant.
   On découvre alors que la tour n'est pas isolée, mais
qu'elle fait partie du système défensif d'une ville rui-
née et abandonnée ; le système des ruines est complet, il
se compose d'un vaste triangle irrégulier ^ dont la tour
occupe le sommet et dont la base s'appuie sur le pied de
la colline elle-même.
   Cette base était défendue par un fossé et par un rem-
part, deux autres remparts qui remontent, en se rappro-
chant, relient cette base au sommet de la colline.
   Le fossé est encombré de pierres roulantes, de menthes,
de ronces, la lermuse glisse sur les gravois et s'y enfouit,
la chèvre apparaît sur les blocs de maçonnerie comme
sur un piédestal, les vénérables murs, que les "enfants du
prophète ne purent franchir, se couchent aujourd'hui par
lambeaux dans le fossé, qu'ils comblent ; ils présentent ce-
pendant une carrure puissante.leurs robustes assises sont
noyées dans un ciment d'une ténacité romaine, construits




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