page suivante »
3Ã52 ETIENNE MARTËLIAHGE. nommée le Château-Neuf, qu'y avait fait construire, en 4550, Françoise d'Alençon, la mère d'Antoine de Bour- bon (82). Une tradition locale, qui se trouve confirmée par des rapprochements de dates, des faits et des témoignages d'historiens contemporains, veut que Henri IV , leur fils, ait été conçu dans un pavillon écarté de cette résidence. Le jeune prince, devenu roi, n'oublia pas cette circons- tance et non plus qu'il était seigneur de La Flèche : il combla de fondations et de privilèges cet ancien patri- . moine de famille et consacra le château, où sa grand'- mère était morte, à l'établissement d'un'collège (1603) dont la prospérité, aux siècles précédents, et même à notre époque, avec la transformation qu'il a reçue, a contribué à la richesse du pays. Aussi La Flèche a élevé, en \ 857, sur sa place princi- . pale, une statue en bronze de ce roi, due au talent de notre statuaire lyonnais Bonnassieux, membre de l'Ins- titut. Qui sait, à Lyon, que des Å“uvres de nos compatriotes décorent une petite ville perdue au milieu de ce doux pays d'Anjou, où « chacun sçait que les blés y croissent « bien, que les bons vins blancs s'y cueillent, que les « fruits de diverses sortes s'y mangent, que les bonnes (82) Cet édifice fut nommé Château-Neuf par opposition à la vieille forteresse, demeure délabrée qui formait le séjour ordinaire des anciens seigneurs et dont le Loir baigne encore aujourd'hui, en passant, les der- nières pierres. Le nouveau château a été construit d'après les plans de Jacques-Mathieu ESTOBRNEAU. Cet artiste est né à La Flèche, en 1486 ; il fut aussi l'architecte du tombeau que Françoise d'Alençon fit élever, à Vendôme, à la mémoire de Charles d'Alençon, mort en 1537. M. Lance {Dictionnaire des architectes français) a négligé de dire que le château était à La Flèche, croyant qu'il avait été élevé à Châteaunçuf-sur-Cher.