page suivante »
HISTOIRE DE S.UNT-TUIVIER EN-DOMBES. 303 mune de Saint-Trivier, Mieugeux, Boudon, Malivert, le Buire, Romanans, Verpillière nous voyaient passer dans la même journée, poursuivant lièvres et perdrix. C'est alors que prit naissance en moi cette grande affection que je porte à la contrée que l'on nomme Bombes ', j'ai- mais , n'en déplaise à ceux qui ne trouvent du pittores- que que dans les montagnes taillées à pic et font fi de la plaine la plus délicieusement coupée de bois et de nappes liquides, j'aimais ces taillis, mystérieux couronnés de chênes majestueux, ces charmants bois de blancs bou- leaux'dont les branches gracieuses retombent en pleu- rant vers la terre; je me plaisais sur les bords de ces infortunés étangs qui, disparaissent chaque jour, ne pouvant résister à la guerre implacable que de toutes parts on leur déclare, surtout du fond des cabinets de ces sensibles philanthropes qui n'ont jamais mis les pieds en Bombes ; mon œil trouvait plus de plaisir à contempler ces vastes surfaces liquides où s'ébattent diverses variétés d'oiseaux d'eau qu'à se trouver en face d'un champ auquel le progrès a enlevé ses limites gracieuses, formées par les bois,, les haies et les étangs. Quelques années après, nous tirions à la courte paille, et un sort heureuxvoulutquepour monpartagej'eusse quel- ques hectares au pays qui, après celui où je vis le jour, fai- sait le plus joyeusement palpiter mon cœur. Alors mes visi- tes à Dtingu devinrent de plus en-plus fréquentesj enflammé d'une vr.aie passion pour la Bombes et ses solitudes, où l'eau et la verdure se marient agréablement, je me mis à parcourir tous ses environs , désireux que j'étais de con- naître à fond une contrée dont le pittoresque suffisait à mes désirs. Vers le même temps, je commençai à feuil- leter les ouvrages anciens et modernes qui traitent de la. Bombes et de la Bresse, et, tout en lisant, je me transpor- tais en esprit dans les lieux où s'étaient passés les faits qui étaient relatés dans mes livres. Légèrement initié à leur histoire, je voyais avec plus de plaisir les vieux ma-