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300 ÉTUDE HISTORIQUE SUR CLUNY. secrétaire de l'archiduchesse Marguerite,-gouvernante des Pays-Bas. François Ier, rival de Charles-Quint et ennemi mortel de la maison d'Autriche, fut offensé de ce choix. Il cassa l'élection, nomma d'office Armand de Boissij, pour gouverner Cluny, et décida qu'à l'avenir c'est le roi seul qui nommera les abbés. Dans la suite, le monastère passa entre les mains des Guise. Il fut pillé et saccagé par les huguenots, à - plu- sieurs reprises, et quand Richelieu arriva au pouvoir, il se nomma lui-même à la dignité abbatiale. Mazarin ne man- qua pas de suivre un si bel exemple, et plus tard la charge de l'abbé devint l'apanage de quelques grands seigneurs, qui surent gagner la faveur de la cour. Cependant les ressources de l'abbaye étaient encore im- menses. Les anciens bâtiments paraissaient insuffisants et incommodes et Dom de Latose, prieur de Cluny en 1750, résolut de bâtir un couvent nouveau sur l'emplacement de l'ancien monastère de saint Odilon et de saint Hugues. Il le fit, malgré le pressentiment qu'il avait, à ce qu'on dit, que les congrégations religieuses ne tarderaient pas à être abolies en France. En effet, la grande Révolution de 1793 arriva, les moines furent dispersés et l'immense bâtiment <* de l'abbaye fut affecté à tous les besoins locaux, comme nous venons de le dire. Cependant la grande basilique existait encore intacte, et l'époque de la terreur était déjà passée. Même le culte était déjà rétabli par le premier consul, lorsque le conseil municipal de Cluny résolut, par une délibération régu- lière, de couper le vieil édifice e.n deux pour faire passer un chemin public. Quelque temps plus tard, ne voulant pas entretenir la toiture de cet immense bâtiment, on prit la décision de le démolir complètement. Et cette démolition se poursuivit pendant plusieurs années sans empêchement de la part des autorités départementales. Seulement lors- que la destruction fut presque complète, l'empereur Na- poléon I er , en venant de l'Italie et en passant par Mâcon,