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                     POESIE


                   SIDI-DENDEN

        LÉGENDE ALGÉRIENNE DES BENI-URGINE.

Vrais croyants, mécréants aux ténébreux desseins,
Ecoutez cette histoire et respectez les saints.

Un soir dormait Ali, scheik des Beni-Urgine;
Tout-à-coup dans un rêve à ses yeux se dessine,
Sous un mince burnous fantôme à demi-nu,
Sidi-Denden, saint homme, et qu'il a bien connu.

« Mon fils, lui dit le saint, sur leur couche de glaise,
Sans égard inhumés, mes os sont mal à l'aise ;
Prends-les,-transporte-les sur le mont de l'Émir,
Près du figuier ; c'est là que mon corps veut dormir j
Puis sur ce cap battu par tous les vents célestes,
Erige un monument pour abriter mes restes. »

« Amen, répond le scheik, ton vœu sera rempli »
Vain serment, au réveil remplacé par l'oubli.

De nouveau le vieillard apparaît dans un songe ;
Autre promesse, au jour transformée en mensonge ;
Le saint se montre encore et n'obtient qu'un revers.

Denden mit pour le coup son turban de travers.


Le caïd Ben-Azer prenait femme, et la plaine
De fanfares, de cris et de joie était pleine ;
Au banquet nuptial Ali fut invité.
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