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              ÉTÃMOLOGIE DU NOM DE MOHTRICHARO.                  189

duTrichard « Montem Tricardi (l), » enfin dans le traité rédigé
par les chancelleries de France et d'Angleterre, en 1194, Mont
du Trichard « Montis Tricardi, » tout comme en Guillaume-le-
Breton (2).
   De la sorte, au temps du roi Richard, quatre écrivains, dont
l'un suivait Philippe-Auguste à la guerre et l'autre fut diplomate
anglais, quatre écrivains, dis-je, non seulement ignorent que la
forte place, prise par le roi de France, porte le nom de son
rival, le roi d'Angleterre, mais, ce qui est concluant, fournis-
sent, à l'unanimité, la forme vraie, officielle, partout connue,
Mont-Trkhard, Mont-du-Triehard. Aussi, est-ce sur cette forme
que le vieux Bullet, le premier qui ait eu l'idée d'une restitution
sérieuse des origines celtiques, a basé une étymologie dont je
parle plus loin.
   Si je consulte les histoires rédigées en français, je lis dans les
Grandes Chroniques de Saint-Denis, à l'année 1188, Montri-
chart avec t et non d final, orthographe au moins remarquable.
   Passons, mon cher Directeur, à une autre montagne du même
vocable. Sise presque à l'entrée du Lyonnais, à la source du
Verneau, au canton d'Amancey, dans l'arrondissement de Besan-
çon, et plus abrupte même que son homonyme de Loir-et-Cher,
cette montagne portait, comme celle-ci, un château très-fortifié,
dont quelques ruines existent encore,
   En face de ce MONTRICHARD, sur la rive gauehe du Lison, s'élance
la MONTHICHARDE, autre roche excessivement élevée et ardue,
par laquelle se termine à {fie, sur la vallée de Nans, la montagne
de Bélin. La croyance à de° riches trésors entassés dans les ca-
vernes de cette Montricharde, semble faire croire à M. Dela-
croix, au savant ouvrage de qui j'emprunte ces détails, que les

  (1) Se rapit inde gradu propero, Montemque Tricardi
      Obsidet
                           Philippid., lib. III.
  (2) « In Turouica vero débet habere rex Franciœ civitalem Turonen-
sem. . . et Icodum Montis Tricardi. » (Pacta conventa inter PliUipp.-
Augusl. et Johann,, fratrem Richard., ap. D.Bouq., XVII, 39 c.)