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LETTRE A M. VINGTRINIER e 1 SDR L'ÉTYMOLOGIE DU NOM DE MONTRICHARD MONSIEUR ET CHER DIRECTEUR, Rien de plus triste, ci de plus singulier en même temps, que la fin de nos pères, les Gaulois. Cette race d'hommes, dont l'in- trépidité faillit préserver le monde de l'oppression romaine, a eu le malheur, en tombant dans le gouffre où disparurent toutes les nations de l'univers connu, de laisser à sa place des fils qui s'obstinent à renier ses institutions, sa religion, sa langue, sa véritable histoire, tout ce qui fut elle dans les jours d'autrefois. Oui, le grand peuple, notre ancêtre, n'a pas même chez son héritière une mémoire qui lui soit propre. A ce peuple, composé de trois cents natioas d'après un ancien, de cinq cents d'après un autre, sa descendance dispute aujourd'hui les derniers dé- bris d'une langue nationale, les derniers lambeaux d'institutions hégémones. Plus opiniâtre que Rome elle-même, elle étouffe, dans les rudes mailles de l'élément latin, tout le passé ethnique de ces centaines de groupes d'une même famille humaine, qui fut nôtre. Ces réflexions, amé Directeur, me sont suggérées par la lec- ture de diverses publications ayant trait à l'origine des noms de lieu de la France. Parmi ces publications, fort estimables du reste, il en est plusieurs qui, conçues sans parti pris, admettent la présence de l'élément gaulois dans les noms dont elles s'oc- cupent, et le cherchent avec une loyale persévérance. Il en est