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                  COURTE NOTICE BIOLOGIQUE

            SUR M. L'ABBÉ GIRODON        (ANDRÉ).



    Mardi 5 août, à huit heures du matin, ont eu lieu les fu-
nérailles de M. l'abbé Girodon (André), dont le convoi
s'est rendu successivement à Saint-Louis de la Guillotière,
puis à la cathédrale de Lyon', où sont venus l'attendre le
Chapitre de Saint-Jean et les membres de l'Université,
pour assister à un service solennel célébré en son
honneur.
    Quel était donc cet éminent dignitaire devant le convoi
duquel s'ouvraient béantes les portés de Saint-Jean, tout
tendu de noir, et qu'accompagnait une foule recueillie et
pénétrée de la perte qu'elle venait de faire? C'était un
homme du peuple qui, semblable en ce point à la majeure
partie des illustrations du clergé, des lettres, des sciences
et des arts, était fils de ses œuvres et qui devait cet honneur
insigne non pas à des titres héréditaires, ni même à une
fortune patrimoniale, mais bien à une conduite de tout
temps irréprochable, à un infatigable travail, à son intelli-
gence et à son cœur.
   Né en 1810, au sein d'une modeste mais honorable fa-
mille d'srtisans, il dut aux privations incessantes de sa
famille la faculté de pouvoir suivre ses études jusqu'à la
cérémonie, si ardemment désirée, qui lni conféra la prê-
trise. Une fois dans les ordres, il se voua, par goût plus
encore que par nécessité, à la carrière de l'enseignement,
où son tact, sa bonté naturelle et sa fermeté bienveillante,
unis à un savoir réel, ne tardèrent pas à lui acquérir des
amitiés inaltérables dans les établissements religieux,
aussi bien que dans les familles du monde qui l'avaient
accueilli comme professeur. Aussi ne cessa-t-il plus de
s'élever dans cette carrière en science et en dignité, comme
s'il se fût imposé pour devise: Excelsior! Ainsi, plus
éloquemment que nous ne saurions le dire, vont le dé-
montrer ses états de service.
   Bachelier ès-lettres et ès-sciences, humble vicaire, puis
simple curé de campagne à Lachassagne, il sut allier les
devoirs rigoureux du saint ministère avec la.culture con-
tinue de l'histoire, des lettres et des sciences.
   Reçu docteur en théologie agrès un brillant examen
passé en 1845, il fut chargé de la chaire de dogme à la
Faculté de théologie en 1850. Et, dès lors, il fut nommé
successivement professeur titulaire de la même chaire en
1852, officier d'Académie en 1857, membre de la commis-
sion d'examen pour les aspirants au brevet d'instruction
primaire en 1863, président de cette commission en 1864,
vice-doyen de la Faculté,de théologie en 1864, doyen de la