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US LA FABRIQUE DE LYON AU XVIII8 SIÈCLE. Grognier (1). {Arch. hist. et statist. du Rhône, III, p. 470.) Mais il va là une erreur. En effet, l'illustre Lebrun, né à Paris le 1 24 février 1619, mourut dans la même ville le 12 février 1690. Jean Revel, qui n'avait que six ans à cette époque, ne pouvait donc pas être son élève. Le docteur Hoefer, dans sa Biographie générale, nous apprend que ce fut Gabriel Revel, père de Jean, qui suivit les leçons de Lebrun. Cependant, il parait que le fils débuta effectivement dans la peinture, et, comme le dit Grognier, avec un succès peu éclatant. Beaulieu, dans son Histoire du commerce de Lyon, le traite de peintre médiocre et il ajoute : « Il inventa l'application du des- « sin de la fleur à la fabrication des étoffes, et dut son secret « au hasard. Un jour que, dans un moment d'ennui, il rêvait, « les yeux fixés sur un jardin, l'aspect des fleurs qui s'offraient « à sa vue fit naître subitement en lui l'idée d'appliquer leur « imitation sur l'étoffe. Après quelques essais, l'art connu sous « le nom de mise en carte fut trouvé en 1770, et Philippe de « Lassale y ajouta les couleurs en 1774. » Dans cette narration, Beaulieu commet une grave erreur de date, en reportant l'in- vention de la mise en carte à l'année 1770, puisque l'inventeur était décédé en 1751. Grognier, dans sa Notice sur Jacquart, • p. 48, raconte le même fait en corrigeant la date : « Jean Revel, « auteur de l'ingénieux procédé de la mise en carte, que le « hasard lui avait inspiré en 1740, exploita avec un grand « succès d'argent son heureuse découverte. Deux dessinateurs, « ses contemporains, durent à leurs crayons une belle fortune. « L'un d'eux, Ringuet, substitua la représentation des fleurs « naturelles à des plantes fantastiques, dont on recouvrait sans « choix et sans mesure les plus riches étoffes. L'autre, nommé « Courtois, avait trouvé l'art de la dégradation des couleurs et « du clair obscur. » Pernetti (t. II, p. 349) et Hoefer, dans sa (1) Louis Furcy Grognier, professeur à l'école vétérinaire de Lyon, membre de l'Académie de celte ville, secrétaire perpétuel de la Société d'agriculture, né à Aurillac le 1" avril 1774, mort le 7 octobre 1837 (Lyonn. dignes de mém.)