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               LA FABRIQUE DE LYON AU XVIH 0 SIÈCLE.                    H3
      L'abbé Bertholon débute par l'histoire du commerce qu'il fait
   remonter aux Phéniciens, et, après de nombreux détails très-
   érudits sur ce sujet, il arrive au xvm0 siècle. Mon but étant de
  faire voir que les difficultés contemporaines ne datent pas de
  nos jours, je ne ferai pas l'analyse de toute cette curieuse et
  intéressante histoire, et je me reporte simplement au siècle pré-
  cédent. Arrivé sur le seuil de cette époque, l'auteur fait les sages
  réflexions suivantes : « On l'a dit depuis longtemps, la bonne
  « foi est l'àme du commerce. Partout où elle règne , on le voit
  « fleurir; dès qu'elle ne subsiste plus, il tombe en décadence.
 « L'esprit de bonne foi et de probité des Lyonnais est partout
 « si,fort reconnu qu'on serait en peine de citer un seul exemple
  « où cette vertu eût été blessée. » Cette appréciation des vertus
 lyonnaises fait la gloire de nos ancêtres ; mais je n'oserais pas
 affirmer qu'il en fût toujours- ainsi dans notre époque de spécu-
 lation et de boursicoterie. Quoiqu'il en soit, tout n'allait pas
 autrefois pour le mieux, et les querelles entre patrons et ou-
 vriers entravaient singulièrement les affaires commerciales.
     Les divisions intestines entre les divers membres de la fa-
brique ont été des causes très-nuisibles à ses succès. En 1697,
éclatèrent les premières contestations entre les maîtres mar-
chands et les maîtres ouvriers. Ceux-ci étaient alors au nombre
de 600 environ. Au bout de quatre ans, intervint un arrêt sur
lequel les maîtres marchands formulèrent ensuite des plaintes.
Un commissaire étant venu sur les lieux entendit tout le monde,
et un arrêt du 26. décembre 1702 rétablit le calme dans cette,
communauté trop longtemps agitée. En 1744 et 1745, nouvelles
assemblées, nouvelles cabales, nouveaux troubles, et ee ne fut
qu'après plus de trois ans qu'on put réunir fies ;deux moitiés
d'un corps qui devraient toujours être parfaitement unies.
    Ces tristes querelles, outre la cessation du commerce et les
émeutes populaires, furent cause des émigrations des ouvriers à

désignée : « N° 10600. Observations, etc. , sans date et sans signature,
» époque de l'assemblée nationale, 47 pp. » Elle est aussi cataloguée par
Beàulieu qui lui donne pour^auteur Terray etPavy fils, 1789.