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                       LES ARMES DE TRÉVOUX.                         83

  tre, alors que leur ville venait d'être déclarée capitale de la sei-
  gneurie de Dombes, que les bourgeois de Trévoux obtinrent
  d'Anne de France l'autorisation de décorer leurs armes d'un chef
  de Bourbon; et que le premier usage qu'ils firent de cette
  concession fut de placer leur nouvel écu dans le vitrail principal
  de leur église à peine terminée , à moins qu'on ne préfère ad-
  mettre que ce vitrail fut donné et placé là par leur souve-
  raine elle - même, bienfaitrice à la fois de la ville et de
. l'église.
     Sur la façade de l'église de Villefranche dont j'ai parié plu-
  sieurs fois, bijou architectural des xv° et XVIe: siècles, merveilleu-
 sement restauré de nos jours (1), s'étalent, sculptée en dentelle
 de pierre, les emblèmes de la maison de Bourbon, les chardons
 de l'ordre de Notre-Dame, les chiffres de Pierre et d'Anne,
 le vieux cri « Espérance » qui vient d'être mis en si grand
 relief dans une séance récente de l'Académie française (2). Les
 armes de la ville, au chef de Bourbon, s'y voyaient aussi,
 comme à Trévoux, dans les vitraux et sur les portes principales
 où elles ont été rétablies ; mais une différence se remarque en-
 tre les écussons des deux villes, .quant à la pose des bâtons de
 gueules. A Villefranche, ils brochent chacun sur l'une des
 fleurs de lis; à Trévoux, ils les accompagnent. Quoi qu'il en soit,
 dans l'un comme dans l'autre écu, ces bâtons sont bien la bri-
 sure de Bourbon. Peut-être al-je tort de dire ces bâtons, cai les
 armes de Bourbon étaient brisées d'un seul bâton, et je ne sais
 s'il ne serait pas d'une exactitude plus grande de,considérer que
 les trois bâtons des chefs des écus de Trévoux et de Villefran-
 che, au lieu d'être trois pièces distinctes, ne sont que les mor-
 ceaux ou fragments de la cotice de Bourbon qu'on aurait été
 obligé de couper en trois, la hauteur du chef qui n'est que du
 tiers de l'écu ne permettant pas de la reproduire d'une pièce.
 Les chefs devraient être dès lors blasonnés « d'azur à trois
 fleurs de lis d'or accompagnées chacune à sénestre (Trévoux),


   (1) Par M. Desjardins, architecte à Lyon.
   (2) Discours de réception du duc d'Aumale, séance du S avril.