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»* DU SURNATUREL. qu'arrive-t-il quand un libre pen'seur honnête est assez heureux pour devenir témoin d'un miracle ? Il arrive qu'il éprouve une immense surprise, que tout l'échafaudage de ses opinions scien- tifiques s'écroule en un moment, et qu'il se voit forcé de devenir croyant ni plus ni moins que le pauvre vulgaire dont il se mo- quait tout à l'heure. Nous pourrions en citer des exemples ré- cents. Chose étrange ! Pendant que la philosophie incrédule redou- ble d'efforts afin de discréditer le surnaturel et de l'étouffer sous le ridicule, on dirait que la Providence, pour narguer la philo- sophie incrédule, prend plaisir à le produire et à l'affirmer par des manifestations'plus nombreuses et plus éclatantes. Il était réservé à notre époque, si déplorablement travaillée par le matérialisme, de renouer la chaîne des merveilles divines qui semblait interrompue ! Quand d'odieux sophistes se consument à répandre le doute et la négation parmi les multitudes, afin d'y éteindre les dernières étincelles de leur antique foi. Voici que Dieu convie, tout à coup ici et là , ces mêmes multitudes à des spectacles nouveaux qui, en déconcertant l'orgueilleuse sa- gesse, ravivent cette foi ! Voyez les passer ces'foules graves et • recueillies, elles se dirigent avee une affluence de plus en plus grandissante vers les sanctuaires désignés à leur piété par l'ac- tion du surnaturel. Elles vont avec confiance là , ces foules, chercher la consolation et l'espérance que ne donnèrent jamais les vains systèmes de la philosophie. Vous riez, grands esprits, et vous dites, dans votre dédaigneuse suffisance : Ce sont des simples que l'illusion séduit et entraine ! Mais, puisque vous estimez si bas la foi de ces simples, vous au moins qui vous faites gloire de ne suivre que la raison, vous devez être étrangement forts en raison, pour justifier vos , négations! Eb bien, voyons un peu! Lorsque vous nous di- tes qu'il n'y a pas de Dieu, et cela, contre le témoignage éclatant de l'ordre universel, contre celui de toutes les géné- rations qui déposent qu'il y en a un ; lorsque vous dites, que c'est une aveugle fatalité qui a fait les êtres intelligents ; lors- que vous dites que l'être humain ne renferme point d'âme,