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                          DU SURNATUREL.                          51

   miséricorde ; par exemple, de récompenser la piété d'une per-
   sonne Adèle, ou de ramener au bien une âme d'élite. Munies de
   preuves suffisantes pour édifier la foi individuelle, ces œuvres
   manquent de cet éclat victorieux qui emporte de vive force la
   croyance publique. Les familles dont elles ont retrempé le chris-
   tianisme, les recueillent avec bonheur dans un souvenir de gra-
   titude, mais, là s'arrête leur influence, et la critique ne saurait
   avoir sur elles aucune prise.
       C'est à d'aulres faits que Dieu attache le privilège de manifes-
   ter, d'une manière triomphante, son intervention extraordinaire.
   Chaque fois qu'il veut en produire quelques-uns de ce genre, il
   prend soin d'abord de les placer dans des circonstances remar-
   quables, puis il les entoure d'une solennité qui ne permet point
   à l'opinion publique de rester indifférente à leur égard. Bon
   gré, mal gré, il faut que la critique se saisisse d'eux, qu'elle les
   examine sous toutes les faces, les analyse, le dissèque, pour
   ainsi dire, afin que le doute ne puisse s'attaquer à aucune de
   leurs parties. Quand nous parlons de surnaturel, il est bien en-
   tendu qu'il ne saurait être question que de- ces faits qui, au
   regard de la critique, peuvent se montrer armés de toutes
   pièces.
       En dehors des prodiges racontés par les livres sacrés, l'his-
,, toire ecclésiastique nous offre une foule de merveilles dignes de
   glorifier la foi chrétienne. Elles jalonnent la route des siècles ;
   elles illustrent le berceau des grandes institutions, elles mar-
   quent l'époque des grands événements ; elles se lient surtout à
   la vie des saints personnages. 11 semble que la Providence, à la
    veille de nos malheurs, et même en prévision de ces malheurs,
    ait voulu accorder à notre génération le privilège de contempler
    une de ces merveilles insignes. Est-il possible, en effet, de ne ,
    pas ranger au nombre des notables opérations de la divinité,
   las dix-huit apparitions, à une pauvre fille, de l'être céleste que
    l'Église reconnaît pour la mère du fils de Dieu ? Événement que
    la Renommée a rendu si promptement populaire ! Tout le monde
    a pu voir dans les dramatiques récits de M. Henri Lasserre,
   comment les épreuves de fous genres accueillirent ce fait. L'opi-