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24 ETIENNE MAUTELLANGE. vieux édifices, tant et tant décriés et critiqués, nous som- mes heureux de les posséder. La plupart servent encore, tels quels, de lycées, avec peu — trop peu — d'agran- dissements ou de restaurations ! On parle aujourd'hui beaucoup de développer l'ensei- gnement : comment y arriver avec le peu de considéra- tion et d'encouragements dont on entoure la position de professeur et la pénurie constatée des locaux ? Honneur donc aux municipalités du xvna siècle, qui se sont imposées de lourds sacrifices pour créer d'une ma- nière sérieuse l'enseignement public. La voie n'a pas été suivie d'une manière progressive ; les édifices, nous le répétons, le témoignent trop contre l'enseignement officiel en présence de l'accroissement de l'enseignement secon- daire libre. Les habitants du Puy, selon Arnaud (13), avaient songé, dès 1571, à former dans leur ville un établisse- ment public, pour l'instruction des jeunes gens ; le Con- seil de ville acquit une maison et ses dépendances dans le quartier dé la Chêvrerie et nomma Pons Bordel, dit Irail, commissaire, pour ordonner les constructions et répara- tions qu'il jugerait nécessaires pour en faire un collège ; il paraît que l'édifice ayant été rendu propre à sa desti- nation, l'on fit venir de Paris un jeune docteur qui y en- seigna quelque temps. Le collège fonctionnait en 158<ï, puisque André Dujeu- ne, seigneur de Montgiraud, conseiller du roi et lieute- nant particulier en la sénéchaussée du Puy, établit, par (13) HISTOIRE DU VELAY , JUSQU'À LA FIN DU RÈGNE DE LOUIS XV ; par J.-A.-M. Arnaud. D. M. M. Au Puy. 1 8 1 6 , I. pages 3 3 0 , 423 et 4 3 1 .