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GRAVURE DE KARL AUDRAN. 479 écartelé d'or au chevron de sable. Elles appartiennent indubitablement, à notre avis, à sa mère , Françoise Mareschal de Senozan. Nous n'ignorons pas que des Armoriaux donnent aux seigneurs de Senozan trois étoiles au lieu de trois coquil- les sur la bande, mais ce doit être une erreur, car d'au- tres branches de la même famille portent des coquilles disposées différemment, pour se distinguer entre elles. Le chevron doit rappeler une alliance avec les Luyrieu, du Bugey. Notre petit problème héraldique ainsi résolu, sauf rec- tification, cherchons quel haut fait militaire a pu méri- ter au marquis de Saint-Chamond les honneurs d'une sorte d'apothéose. Ce que nous pouvons déjà conjecturer, c'est que la gravure de Karl Audran représente un guerrier vain- queur remettant son épée à la Muse de l'histoire, et accueillant, par l'entremise de la France catholique, la Sainte-Union, si l'on veut, symbolisée par les croix et les fleurs de lis, la soumission d'ennemis vaincus dont le cos- tume étrange ne peut appartenir qu'à l'Allemagne. Or, nous savons par notre histoire provinciale que Jacques Mitte Miolans de Chevrières, marquis de Saint- Chamond, après s'être distingué au siège de la Rochelle, sous Charles IX, prit une part glorieuse à la victoire que Henri de Guise remporta en 1587, à Vimory (1) sur les Allemands, venus au secours des calvinistes français. C'est donc à ce dernier fait d'armes que se rapporte notre gravure. Jacques Mitte, aussi zélé que fougueux ligueur, devint néanmoins plus tard ami de Henri IV, qui l'envoya en 1602 dans le Piémont, comme ambassadeur extraordi- (1) Village du Loiret, près Montargis.