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4'fG               ÉTUDE SDR LA DÉDICACE

cation toute entière. Lorsqu'un poète , un écrivain dédie
une œuvre littéraire à un ami, un parent ou un person-
nage important, cela signifie qu'il l'a fait pour lui, en
pensant à lui être agréable , enfin, qu'il le lui offre comme
son Å“uvre , comme un nommage de son estime , de son
affection ou de sa reconnaissance. Si la dédicace était en
latin, elle s'exprimerait par sub calamo dedicavit, c'est-à-
dire qu'il le lui destinait en l'écrivant. Si c'était un o u -
vrage de peinture elle dirait : sub penicillo dedicavit ; si
c'était une statue , la dédicace porterait sub scalpro dedi-
cavit ; de même lorsqu'il était question d'un monument,
Yascia étant alors l'emblème du travail de la construction,
le dedicator disait sub asciâ dedicavi , c'est-à-dire je le
lui ai dédié pendant que je l'exécutais de mes mains et
pour lui. Nous le répétons, on ne dédie à personne, vi-
vant ou mort, un ouvrage fait par un autre, il faut l'a-
 voir fait, ou être censé l'avoir fait soi-même.
   Quelques archéologues voient encore dans Yascia et sa
dédicace le symbole , le blason d'une confrérie, d'une
corporation protectrice des tombeaux marqués de ce signe,
c'est-à-dire dédiés à des personnes appartenant à ladite
corporation. C'esL le système de Muratori, qui a vu dans
Yascia une arme destinée à punir le profanateur , comme
d'autres l'avaient prise pour une houe servant à dégager
la tombe des herbes parasites qui la cachaient.
   Ce système a été abandonné il y a longtemps, surtout
depuis qu'on a retrouvé des ascia en fer exactement sembla-
bles à celles gravées sur les tombeaux gallo-romains ; on
a vu alors clairement que ce n'était qu'un outil à tailler la
pierre.
 D'autres archéologues éminents, sans adopter positive-
ment l'opinion de Muratori, ont pensé que les tombes
marquées sub asciâ pouvaient être celles d'une corpora-