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412                 ÉTUDE SUR LA DÉDICACE

  L'ascia calcaria, Yascia cœmentaria et l'ascia lapidaria
sont donc, suivant Vitruve, Palladius et saint-Jérôme, les
instruments employés les premiers pour préparer ce qui
est nécessaire aux travaux de maçonnerie et à la taille de
la pierre.
   Maffeï cite une tombe à Ostie portant ces mots :
A SOLO ET AB ASCIA                FECIT (1).
   Muratori parle d'une pierre sépulcrale h Aquilée, sur
laquelle on lit : Se vivo AB ASCIA FECIT monumentum
muro cinctum (2).
    Il ressort évidemment de ces deux inscriptions que celui
qui est désigné par le mot fecit a exécuté ou est censé avoir
exécuté le monument depuis la première opération, c'est-
à-dire de la base au sommet, et que, pour bien rendre son
idée, il se sert de l'expression A SOLO ET AB ASCIA.
Le mot ascia est donc employé ici comme se rapportant à
l'instrument du premier travail; tous les hommes de science
le verront ainsi.
   Le passage de la loi des douze tables cité par Cicéron :
Rogum ascia ne polito, et qui avait pour but d'interdire le
luxe des funérailles, se trouve par là fort bien expliquent
signifie évidemment: ne dégrossissez pas le bois du bûcher,
n'en enlevez pas les aspérités avec l'ascia Hgnaria, laissez-
le brut.
   L'auteur de la Eeligion des Gaulois (3) a dit que cette
loi des douze tables fut écrite à une époque où les Romains
parlaient une lang-ue presque toute tirée du grec, et que
ainsi les mots qui composent cette défense ne sont pas pu-
rement latins, mais d'origine grecque. Selon lui, le mot
ascia, vient d'«çxM ou aç/s», travailler, cultiver, chercher

  (1) Mus. Ver., 166,1.
  (2) Murât., 537, 3.
  (3) Du Choul.