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                       BIBLIOGRAPHIE.                    387

   Je suis parfaitement de cet avis ; mais est-il défendu à
la pauvre alouette des champs d'admirer le brillant ros-
signol, de l'écouter avec bonheur, de s'incliner devant
cette harmonie ravissante que M. Soulary a volée au
merveilleux chantre des bois, lui qui comprend si bien
la nature, les beautés de la campagne et ces mille voix
enchanteresses dont toute la mélodie a passé dans ses
chants ?
   Donc, indulgence plénière, s'il vous plaît, pour l'a-
louette dauphinoise. Elle ne veut qu'exhaler enfin , dans
son humble langage, la joie qu'elle a éprouvée au doux
bruit des accents du maître. Que l'on me pardonne aussi
mon laisser-aller féminin ; je ne suis point un rhéteur,
un philosophe, un savant, encore moins un académicien,
— ce dont je rends grâces aux dieux; — aussi, je veux
avoir, avant tout et toujours, mes coudées franches.
   Mais revenons avec empressement à ces Amours de
Diables bleus. Ils ont cette beauté originale toute parti-
culière aux œuvres de M. Soulary ; cette beauté excep-
tionnelle qui, au milieu de ses attraits les plus séduisants,
conserve un je ne sais quoi de naïf et de spirituel au su-
prême degré, de gaulois, je le répète, car ce mot rend
mieux ma pensée qu'aucun. Or, pour notre France, qu'y
a-t-il de plus agréable que de voir cet esprit tant prisé
par les vrais connaisseurs, cet esprit français que nul
autre ne remplace, que de le voir briller dans des vers
qui flattent notre orgueil national ?
   — De grâce, va-t-on me dire, ouvrez le joli volume en
question ; nous attendons cela avec une vive impat'ence.
   Oh ! certes, je comprends cet ardent désir, mais il fau-
drait tout citer. Et d'abord, cette touchante dédicace : A
celle qui porte mon nom. Peut-on la lire sans attendris-
 sement ? C'est bien là le poète au grand coeur qui veut