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MTURGIE. 383 telligible, les tons des psaumes ramenés à une monotonie incroyable, tellement que l'on entend parfois trois psaumes consécutifs sur le même ton. On a conservé la plupart des proses, félicitons-nous de cette concession, d'autant que c'est une anomalie, étant donné le système d'éliminer tout ce qui semblait appartenir à la liturgie parisienne et n'être pas garanti par une origine exclusivement lyon- naise. C'est donc de l'éclectisme ; à ce compte, pourquoi ne pas l'avoir étendu aux hymnes et sauvé par là de bel- les compositions valant mieux que les proses, tout en ayant la même origine ? De temps immémorial, on a chanté des proses à Lyon, mais on en chantait également ailleurs. Les anciennes même n'étaient pas plus spéciales à Lyon que les nouvelles, du moins la plus grande partie ; elles furent modifiées sous Mgr de Ilocliebonne, car ce n'était pas là une partie essentielle de la liturgie. Sous Mgu Mon- tazet, on adopta un certain nombre de proses tirées du missel parisien, ainsi que leurs airs. Pourquoi ont-elles trouvé grâce devant les compilateurs anonymes du Romano-Lyonnais ? pourquoi n'a-t-on pas repris les an- ciennes? Je l'ignore. Seulement, je hasarderai une remar- que à ce propos. Le jour de Pâques, on a remplacé la prose Immolatur Pascha novum, qui n'était pas ancienne, par le Victimœ Paschali laudes, qui n'était pas une prose mesurée, mais une séquence, ou plutôt un drame liturgique du moyen-âge, dont il n'est resté que le chant sans la mise en scène. Le père Schubiger d'Einsielden a raconté l'his- toire de cette pièce célèbre et de son auteur. Elle fut adoptée partout avec enthousiasme ; lors de son apparition à Lyon, on la reçut aussi, 'mais on ne la plaça pas à la messe de la solennité comme prose. Elle fut réservée pour les vêpres et pour la messe du lundi ; on peut supposer que cela fut à cause de la répulsion de l'Eglise de Lyon contre