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LITURGIE. 377 tes toutes remarquables de poésie et de chant, pour les rem- placer par une hymne unique, ce qui devient monotone pour les paroles, et en lui appliquant des airs variés selon le temps, ce qui est un contre-sens. Aux fêtes de la sainte Vierge, dont le nombre a été fort augmenté, on a mis l'hymne Ave maris Stella, pièce qui ne manque pas d'un cer- tain mérite de naïveté et d'effusion pieuse, mais qui, répété à satiété, finit par devenir un cauchemar, et sous peu l'on regrettera amèrement ce trésor d'hymnes d'une si grande élévation de style et de pensés, comme celle de la Concep- tion : Unus bonorum fons, comme celle de la Présentation : Stupete, gentes, chef-d'œuvre de Santeuil, comme celle de l'Assomption: 0 vos œtherei. De même, pour la Pentecôte, l'hymne Quo vos magistri, de la plus belle latinité, dont la mélodie était d'une ampleur et d'une pompe antique, est remplacée par le Veni creator, que l'on a gâté et qui se chante très-souvent. Il est vrai d'ajouter qu'on nous a rendu l'antienne de la communion générale, Venite populi, et cela probablement parce que dom Guéranger, dans ses Institutions liturgiques, a jugé à propos d'en faire l'éloge. Mais je doute que ce chant, d'une allure tout à fait ré- trospective , puisse s'accommodera l'harmonie moderne imposée par les orgues. Nous ne voulons pas faire la revue complète des bévues et des parties louables du Romano-Lyonnais. Il est condamné à disparaître dans un temps donné, à cause de sa trop grande complication et de l'adjonction à trop hautes doses de parties étrangères, contre lesquelles l'es- prit Lyonnais réagira à coup sûr. Il faudrait d'ailleurs avoir sous les yeux les livres de chant nouveaux, et je ne les ai pas, et se lancer dans un travail beaucoup trop étendu pour les lecteurs; je me bornerai à signaler quel- ques endroits saillants. Je ne le fais, bien entendu, que