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                          BIOGRAPHIE.                    363

  1813, à la tête d'une colonne de huit cent quarante Fran-
  çais : fonctionnaires, employés, soldats , gendarmes et
  douaniers. De Sion, on se dirigea par Martigny vers le
  col de la Forclaz. De là, on traversa successivement
  Trient, Valorsine, Chamonix, Regève , Ugine , Saint-
  Pierre-d'Albigny, Montmeillan, et l'on arriva enfin à
  Chambéry, le sixième jour, après une marche de 60 lieues,
  sans avoir perdu un seul homme (1).
    Mais il avait fallu recourir plus d'une fois aux popula-
 tions du Tour, de l'Argentière et de Chamonix pour
 s'ouvrir un chemin dans la neige, qui avait parfois une
 épaisseur de plus de trois mètres. Il avait fallu aussi
 toute l'énergie et la prudence des deux magistrats,
 qui marchaient à la tête de la colonne française, pour
 soutenir son courage et assurer son retour. Le comte de
 Rambuteau n'oublia jamais combien il fut aidé, dans la
 direction de cette retraite difficile, par Achard-James, et,
jusqu'à la fin de sa vie, il s'est plu à rendre hommage à
 la fermeté et au caractère résolu du jeune magistrat.
    Revenu à Lyon, Achard-James reprit ses fonctions de
conseiller-auditeur, jusqu'au 25 octobre 1815, qu'il fut
nommé conseiller à la Cour royale. Seize ans plus tard,
le 27 janvier 1831, il fut élevé au rang de président de
chambre, fonction qu'il remplit jusqu'à sa mort. « Il ne
« fut, dit M. Monfalcon, ni brillant orateur, ni grand
« magistrat, mais personne ne poussait plus loin l'amour
« du devoir (2) » Ajoutons que personne n'eut plus que
lui le sentiment de l'équité. Assidu, impartial et labo-
rieux , on n'eut jamais à lui reprocher ni l'indifférence
pour les causes qui lai étaient soumises, ni ce penchant

  (1) Notes communiquées par le comte de Rambuteau,
  (2) Histoire monumentale de Lyon, IV, 135,