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358 BIOGRAPHIE. loin déjà de ce temps ! Que sont devenus ces vieux domes- tiques d'autrefois qui vivaient et mouraient au service de leurs maîtres ? Mais aussi, où trouverait-on, dans notre société, pourtant si démocratique, un semblable exemple de cette bienveillance, qui n'excluait point le respect, et faisait de serviteurs éprouvés des membres de la famille ? Il en était autrement alors. Aussi les gens de service ap- portaient-ils souvent à leurs maîtres le dévoûment d'une vie entière, et pouvait-on confier sans crainte à leur af- fectueuse sollicitude l'enfant de la maison. Le père du jeune Achard, qui appartenait à une an- cienne et bonne famille du Forez, jouissait à Riverie d'une considération méritée. A ses fonctions de notaire, il joignait aussi celles de procureur devant la juridiction seigneuriale ; il venait de faire construire une vaste et belle maison ; tout semblait le fixer dans cette localité, quand, tout à coup, en 1786, il céda son étude et se retira à Montbrison, pour y remplir l'office de receveur général des consignations du pays de Forez. La Révolution le trouva exerçant cette charge. Malgré son titre de conseiller du roi, auquel il devait la qualifi- cation nobiliaire que nous lui voyons donnée dans plu- sieurs actes, Jean-François Achard ne fut point inquiété pendant les premiers mois de la Terreur. Au mois de septembre 1793, quand le Forez fut envahi par les trou- pes lyonnaises, Achard quitta momentanément son poste; mais il s'empressa d'adresser au corps administratif du département une déclaration par laquelle il s'engageait à faire face au paiement de toutes les sommes dont il était comptable (1). L'assemblée lui fît parvenir des féli- citations et, quelque temps après, il put rentrer à Mont- brison. (1) Bibliothèque Cosle, n" 4599.