page suivante »
i ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS. 38b ; Cullions la fleur d'amour, avant que la villiessi I L'ait su tigi flitria ; arrimai la joïnessi Ne dure guero mai : Los ôbros ou printian jarmont follie novelle ; Mais l'homo qu'est si fort, mais le fenne si belle Ne folliont qu'ina vai ! •j Cullions, cullions la rous'oumadïn de la via, Tandi que l'est chargia de suôve-z-odeurs ; Avant que lo serein dou saï l'aie flitria. Amis, bevons, chantons, coronons no de fleurs ! Amons donc, amons donc, amis, la via mortale Ne dure qu'ïn instant ; Noutra carriri est corta et lo tian a de-z-ale, Impkions çu moment! Nous retrouvons cette assimilation de la rose et de la fragilité de la vie chez presque tous les poètes — CECIDIT UT FLOS — et si notre grand Lamartine s'estpui-même inspiré du Tasse, avant le Tasse, un poète, que le ré- gulateur du Parnasse français, le trop sévère Aristarque Boileau nous a peint sous de si sombres couleurs, Ron- sard, doit à cette idée l'une de ses plus fraîches et de ses plus heureuses inspirations. On y trouve un naturel et une grâce qui font défaut à plus d'un poète moderne, et ce m'est une véritable bonne fortune de l'offrir pour bouquet à mes lecteurs : Mignonne, allons voir si la rose Qui ee matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu, cette vesprée, Les plis de sa robe empourprée, Et son teint au vôtre pareil !